vendredi 22 avril 2016

je suis si fatiguée

Très intéressant ce texte :

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Le piège du féminisme "bon pour les hommes" 
Nous sommes nombreuses à avoir déjà investi nos efforts dans une discussion, souvent stérile, visant à convaincre une connaissance masculine du fait que le féminisme n’est pas un courant anti-hommes, voire qu’il est, en réalité, bon pour les hommes. Cette reddition de comptes qu’on exige de nous est à la fois singulière et déplacée. C’est la réputation du féminisme comme d’un mouvement haineux et revanchard (alors que c’est probablement le mouvement anti-oppression le moins violent) qui place chaque féministe dans la situation délicate d’avoir à plaire à l’oppresseur et à se justifier lorsqu’elle le critique. Ladite situation est loin d’être confortable, et nous souffrons toutes des commentaires déplacés, des insultes, des regards condescendants et des autres comportements qui, selon notre humeur, nous font regretter d’être féministe ou nous convainquent du caractère essentiel de notre lutte. Dans le feu croisé du patriarcat et de l’antiféminisme pseudo-égalitariste, il peut être tentant, pour se gagner un allié précieux (parce qu’en position de pouvoir), de lui faire miroiter tout ce qu’il a à gagner avec le féminisme. Or, ce mythe du féminisme bon pour les hommes est à la fois mensonger et contreproductif.
Dans notre société hautement patriarcale, les hommes ne sont pas opprimés en tant qu’hommes. Un mouvement visant à détruire le privilège masculin ne peut les avantager. Bien sûr, le féminisme a pour but d’élever le niveau de vie des femmes, et non d’abaisser celui des hommes. Il permet aussi la destruction de stéréotypes qui privent les petits garçons des plaisirs de la corde à danser et de la poupée et leur imposent d’adopter des comportements dits masculins qui proscrivent toute preuve d’émotivité. Cependant, même si devoir se conformer à un moule est une violence, les préjugés envers les hommes sont tels qu’ils les valorisent et nous font voir en eux la force, le courage, la neutralité et la réflexion. En effet, les stéréotypes ont le double mandat de façonner les comportements et de nous faire voir ce à quoi ils nous font nous attendre, ce qui explique qu’ils puissent nous paraitre « vrais », comme toute prophétie autoréalisante. Or, ce qui est masculin est valorisé, et ce qui est valorisé est dit masculin : c’est le dilemme de l’œuf ou la poule, mais le résultat est que les hommes, au final, sortent gagnants de la fiction de la masculinité et de la féminité. Ainsi, même si, individuellement, certains hommes voient leur liberté réduite par les modèles imposés, collectivement, ils en retirent un grand bénéfice. 
Il est faux de dire que ce que les femmes gagnent en droits est enlevé aux hommes. Cependant, les hommes ont tous leurs privilèges à perdre avec le féminisme. Sur une piste de course, on peut avancer les femmes à la ligne de départ des hommes sans toucher à la position de ces derniers. Cependant, en bout de ligne, ils auront moins de facilité à l’emporter. Il faut donc être conscient-e-s de la dynamique qui s’opère entre les droits des femmes et les privilèges des hommes. Quand les femmes gagnent le droit de vote, les hommes voient le poids de leur voix diminuer de moitié. Quand elles obtiennent une loi abolitionniste ou la pénalisation du viol, ils perdent leur droit de violer. Quand elles gagnent en sécurité, ils perdent leur permis de tuer. Quand elles obtiennent un salaire juste, ils peuvent raisonnablement prédire une diminution de leur rémunération à long terme. On peut continuer ainsi indéfiniment : pensons seulement aux relations de couple hétérosexuelles où le partage de l’autorité et des responsabilités implique nécessairement moins de pouvoir et plus de travail pour l’homme. Pensons également à l’immense privilège de voir son genre représenté partout : dans les instances démocratiques, dans les produits culturels, dans les figures historiques, dans le domaine scientifique… Une représentation plus juste des genres détruira l’illusion que ce sont les hommes qui font et ont fait rouler le monde.
Il y a évidemment des exceptions et des cas plus nuancés. Le droit de vote de certaines femmes québécoises (privilégiées) a été acquis comme le pion d’une lutte entre hommes politiques et hommes d’Église. L’accès libre à l’avortement permet, dans certains cas, une sexualité plus accessible et des pressions sur la partenaire pour éviter la paternité. Le travail salarié des femmes permet des revenus plus importants pour les ménages, et est très utile en temps de guerre – entre hommes –.
Je suppose que les gains du féminisme ont été plus aisés lorsqu’ils avantageaient partiellement les hommes. Depuis toujours, ce sont eux qui, détenant majoritairement les différentes plateformes de pouvoir, y consentent et les balisent. Aujourd’hui, cependant, il est grand temps que les femmes fixent elles-mêmes leurs droits et réalisent de leurs mains l’égalité tant attendue. Il est temps qu’elles votent des lois qui retireront aux hommes leur droit de violer ou leur domination économique. Il est temps qu’elles envahissent l’espace public que les hommes se réservent et qu’elles prennent leurs places dans les médias et dans les milieux dits intellectuels. Il est grand temps qu’elles dérangent.
Il n’est pas exclu qu’elles aient des alliés dans les luttes qu’elles mènent. Cependant, ces alliés, ceux qui se diront « proféministes », ne seront jamais ceux que nous aurons rassemblés autour de la promesse d’avantages pour leur genre. Nos véritables alliés comprendront que le féminisme n’est pas anti-hommes, mais qu’il n’est pas non plus pro-hommes. Ils accueilleront la perte éventuelle de leurs privilèges institutionnels et du pouvoir qu’ils exercent toujours, quelles que soient leurs bonnes intentions. C’est seulement à cette condition que le féminisme pourra accepter que des hommes participent au mouvement, en autant qu’ils demeurent en tout temps conscients de leur privilège. Cessons donc de nous justifier devant ceux qui profitent allègrement du patriarcat. Cessons de leur promettre des carottes s’ils daignent mettre leur pouvoir au profit de l’égalité. Le féminisme est un courant égalitariste qui vise l’autonomisation des femmes – tout autre dessein est un mensonge tissé par celle qui veut vous le vendre. Mais la vérité, c’est que vous lui faites perdre son temps. La vérité, c’est qu’elle n’a pas besoin de votre charité.
>>
( je le copie/colle parce que le format du blog est un peu dur à lire je trouve, cliquez cependant sur le lien pour remercier son autrice :) http://decolereetdespoir.blogspot.fr/2014/06/le-piege-du-feminisme-bon-pour-les.html )


Je fais partie de celles qui invoquent, aux hommes, les avantages qu'ils ont a tirer du féminisme. Je crois être obligée d'en passer par là pour ne ce serait-ce que garder des amis. C'est vrai que c'est une forme de "manipulation" mais qui me semble un mal nécessaire pour casser le mur d'ignorance qui braque souvent mes interlocuteurs, je ne trouve ça glorieux pour personne.

Mais je ne sais pas comment agir mieux, entre :
  • - la rage qui m'anime face à un ami complètement égoïste et braqué,
  • - mon envie de lui faire voir ce que vivent les femmes au quotidien pour qu'il accepte qu'il est privilégié dans son genre masculin et qu'il a le pouvoir et le devoir de ne pas en profiter et, s'il est juste, de défendre les victime de l'oppression patriarcale,
  • - mon envie de lui foutre une grosse patate tellement ce qu'il dit dans un premier temps est souvent aberrant et stupide et méprisant et méprisable et, arg, dégueulasse et honteux,
  • - la nécessité de garder mon calme pour ne pas plus le braquer
  • - et le désespoir et la fatigue qui m'envahit et me donne juste envie de me laisser tomber au sol et de pleurer face à tant d'égoïsme.
J'aime incontestablement les hommes de ma vie et je ne veux pas faire une croix sur eux mais je suis fatiguée de devoir être un peu leur mère à longueur de temps, compréhensive, douce ou au moins pas trop revêche, aimante, et leur surtout faisant passer des infos importantes sans trop les secouer sous peine de les perdre et parce que sinon c'est la colère et la haine qui les anime.

MERDE, ils me font chier à être des gros boeufs la plupart du temps et à se prendre pour des princes charmants dès qu'ils ne sont pas des salauds, à être persuadés d'aimer les femmes alors qu'ils ne veulent pas les connaitre. Ils aiment une image de LA femme, un stéréotype que leurs prédécesseurs ont inventé.

Cette femme n'existe pas, et celle qui s'y conforme, quand elle croise un homme, elle ne le respecte pas mais elle a peur de lui, c'est bien différent, ou bien elle le méprise et utilise ses préjugés. Elle le prend pour le stéréotype de l'Homme stupide qui ne pense qu'avec sa bite, qui viole, qui frappe, qui ne se maitrise pas, qui est pire qu'un bête enragée, qui est une menace, une agression potentielle, ou au moins un oppresseur.

Toi, là, qui me lis, quel homme/femme es-tu ?
quel homme/femme veux-tu être ?

mercredi 25 mars 2015

Mademoiselle



Visiblement ce n'est toujours pas clair, même pour certains-es féministes :

"La distinction entre "Madame" et "Mademoiselle" s’est répandue sous le code Napoléon de 1804 qui faisait de la femme une mineure à vie. Celle-ci dépendait d’abord du père puis du mari, l’administration devait donc déterminer sous quelle tutelle elle se trouvait. Il ne s'agissait pas d'établir une hiérarchie entre les termes, mais de distinguer des statuts différents. "
http://quoi.info

"Que certaines tiennent à se présenter ainsi, relativement aux hommes, affichant leur disponibilité sexuelle, m’étonnera toujours. Mais après tout, chacune son trip. Tant que ça n’est pas obligatoire…" http://romy.tetue.net

"l’emploi du terme « Madame », considéré comme l’équivalent de « Monsieur » pour les hommes, lequel ne préjuge pas du statut marital de ceux-ci."
http://www.service-public.fr

lundi 10 novembre 2014

D'autres en parlent mieux que moi : Ce monde sexiste m’épuise


Mircea Austen, mars 2014  :
http://www.madmoizelle.com/sexiste-epuise-238678

"(...) 
   J’en ai marre de faire preuve de pédagogie lorsque (...) la moindre faiblesse dans l’argumentaire 
d’une féministe (...) sert d’argumentaire total (...) pour (...) détruire un mouvement qui se nourrit 
de centaines de recherches universitaires, de livres, de penseurs, de courants (...)
   J’en ai marre de voir des types m’expliquer (...) l’air triomphant,
que si les féministes servaient à quelque chose elles n’auraient pas à emmerder le monde
avec le « mademoiselle » sur les formulaires administratifs, 
de devoir expliquer pour la énième fois que c’est l’infantilisation et la subordination d’une femme 
à son père puis à son mari qui est mise en cause, et non l’usage de ce terme dans la vie de tout les jours.
   En terme de pédagogie j’ai tout sorti, j’ai appris les chiffres, les statistiques, j’ai expliqué la culture du viol
à des violeurs qui s’ignoraient encore, (...) J’ai aussi pris le risque de me fâcher avec des proches (...) 

Aujourd’hui je veux que l’exigence de pédagogie change de camp.

   Je veux qu’on m’explique pourquoi il est normal que des gamines de 14 ans (...) se réfugient en masse
dans un idéal impossible à atteindre d’esthétique parfaite (...) 
   pourquoi mes droits constitutionnels sont (...) constamment remis en question (...) 
   pourquoi la majorité des femmes de mon entourage a été victime d’une agression sexuelle
et/ou de viol, sans que la société ne se soit remise en cause une seule seconde.
   (...) pourquoi, bien que diplômée des meilleurs cursus, j’ai statistiquement toutes les chances 
d’être moins payée qu’un homme, et pourquoi ce constat qui serait considéré
comme une preuve de racisme ailleurs est réduit ici au simple phénomène de société (...)

   Je ne supporte plus de m’excuser lorsque je tente d’expliquer une théorie féministe qui prend
plus de deux minutes à être développée, (...) parce que (...) de toute façon elles ont déjà gagné.
   J’en ai marre de dire « désolée » lorsque je rembarre un gros con qui m’accoste dans la rue,
et ce depuis que j’ai quatorze ans (...) 

Aujourd’hui je veux que les excuses changent de camp.

   Que les « incultes » qui en restent à ce que les médias expliquent du féminisme s’excusent 
de ne pas prendre le temps de se renseigner davantage, de lire davantage, de discuter davantage.
   Je veux que les publicitaires s’excusent de promouvoir un idéal morbide (...) 
   Je veux que les politiques s’excusent de traiter la cause de 52% de la population française
comme une cause « accessoire »
   Je veux que les entreprises s’excusent d’estimer que nous valons moins qu’un homme.
   Je veux que les créatifs, dessinateurs, concepteurs de jeux vidéo et autre réalisateurs s’excusent 
de manquer d’imagination pour nous offrir des personnages féminins à la mesure de notre potentiel,(...)
   Je veux que l’Éducation Nationale s’excuse de traiter l’Histoire 
uniquement à travers le prisme des grands hommes 
comme si aucune femme, en 3000 ans, n’avait jamais rien accompli (...) 

   J’en ai marre d’attendre le grand jour où enfin une femme sera un citoyen comme un autre, (...)
   j’en ai marre d’attendre que l’égalité hommes-femmes tombe du ciel
comme un cadeau des élites masculines (...) 
   J’en ai marre d’attendre dans la position de celle qui réclame
comme si l’égalité était un caprice (...)"

vendredi 7 novembre 2014

D'autres en parlent mieux que moi : La F.A.Q. du sexisme accessible aux débutants




Voici quelques exemples des réponses simples à des questions basiques qu’on entend souvent
lors de conversations sur le féminisme.
Je vous conseil vivement de lire l'article original en entier : http://biaise.net/blog/la-f-a-q-du-feminisme/

«
«LE Féminisme»
 (...) il n’existe pas un féminisme (...)
De multiples mouvements féministes existent et peuvent diverger
sur les causes de l’oppression des femmes et sur les moyens à mettre en oeuvre pour les combattre. (...)
pas besoin de se reconnaître dans un groupe féministe pour dire qu’on l’est. (...)

«Oui mais regarde, y a plein de femmes que ça ne dérange pas»
(...) beaucoup de femmes s’opposaient au droit de vote des femmes (...)
(...) lutter pour l’égalité, c’est risquer de perdre sa place dans une société sexiste, parce qu’on cherche
à construire un monde plus égalitaire à long terme.
Donc ça demande un certain courage.

«Ça ne dérange que les féministes»
Évidemment puisque les féministes sont les personnes qui se renseignent sur le sexisme
et qui comprennent ses rouages. (...)


«On a déjà fait de gros progrès en France/en Europe»
(...) Faire des progrès, ce n’est pas pour autant être arrivé au terme de l’égalité. (...)

«D’autres pays/ certaines religions sont beaucoup plus sexistes»
(...) Il faut commencer par balayer devant sa porte avant de donner des leçons.
Les discriminations auxquelles on est habitué-e-s choquent beaucoup moins 
que celles provenant d’autres cultures. (...)

«Il n’y a pas plus important ? Et les petits enfants qui meurent de faim en Afrique…!»
«Il y a pire ailleurs, tu devrais être contente»
(...) on peut (...) s’occuper de plusieurs causes humanitaires à la fois (...)
(...) on pourra toujours trouver pire ailleurs (...)

«Les féministes veulent instaurer une matriarchie / vous voulez prendre le pouvoir ! »
(...) jamais les femmes féministes n’ont demandé plus de pouvoir que les hommes.
Mais le fait qu’elles osent demander les mêmes dérange déjà assez pour que
certains hommes se sentent menacés, eux et leurs privilèges.  (...)

«Les féministes sont sexistes aussi / et les hommes dans tout ça ? / et le masculinisme ? »
(...) Les féministes luttent contre le patriarcat, pas contre les hommes. (...)
Le masculinisme, par contre, est un mouvement qui vise à protéger le patriarcat. (...)
On pourrait placer, de part leur racine éthymologique, masculinisme et féminisme sur un terrain égal
(...) malheureusement, des mots égaux ne font pas des revendications égales :
quand les féministes revendiquent l’égalité, les masculinistes
ne sont rien d’autre qu’un groupe réactionnaire. (...)

«Vous les féministes vous n’aimes pas les hommes de toute façon / vous êtes des mal-baisées»
(...) il n’y a pas que des femmes chez les féministes (...)
quelle que soit notre orientation et notre activité sexuelle,
en fait, on s’en fout : ça n’a rien à voir avec nos revendications. (...)
(...) nous n’aimons pas la misogynie (qu’elle vienne d’hommes ou de femmes, d’ailleurs) (...) 
ce ne sont pas les hommes que nous n’aimons pas (...)

«Moi de toute façon je ne suis pas sexiste»
Voilà une chose facile à affirmer. Mais comment en être sûr ?
Les féministes sont les premiers à avouer 
qu’ils ne sont pas exempts de ce qu’on appelle le sexisme ordinaire.
Et comment faire autrement ? Nous avons grandi dans une société sexiste !
Ses codes sont profondément ancrés dans nos mœurs.
Tout le monde est sexiste : c’est normal.
Il faut faire beaucoup d’efforts pour comprendre comment fonctionne le patriarcat
et la culture du genre (...)
s’interroger, se renseigner, remettre en cause toute une éducation. (...)

«Y a quand même des différences biologiques objectives»
(...) elles sont biologiques. Pas comportementales ni culturelles.
L’argument des différences biologiques a déjà motivé le racisme (...)
Les différences biologiques ne sont pas suffisament importantes dans la société
pour que les gens n’aient pas les mêmes droits. (...)

«Oui, mais les hommes ont un pénis et de la testostérone et les femmes des seins et des œstrogènes, et puis les femmes portent les enfants, c’est la nature.»
(...) Si les œstrogènes impliquaient nécessairement qu’une femme doive, pour sa survie
en tant que femme, s’épiler, se maquiller et s’arracher les poils, 
ça ferait longtemps que toutes les femmes le feraient. Or, elles ne le font pas toutes.
On peut donc en conclure (...) que ces comportements sont appris.
Les féministes ne luttent pas contre les lois de la nature. Simplement contre les clichés de genre. (...)

«Moi je crois que l’homme et la femme sont égaux mais complémentaires.»
En général on parle de « complémentarité » pour « expliquer » le rôle social des femmes
et ainsi justifier que les rôles assignés aux hommes et aux femmes ne soient pas équivalents (...)

«Je préfère le terme Anti-Sexisme»
Anti-sexisme et féminisme sont synonymes. Mais on continue d’utiliser le mot féminisme
(malgré sa mauvaise connotation) pour trois raisons :

- D’abord, ce mouvement a déjà remporté de beaux combats (avortement, divorce,
droit de vote des femmes etc),
nous sommes donc fières/fiers de nous ranger sous cette bannière.
- Le sexisme même s’il enferme les deux sexes dans des clichés désagréables,
est malgré tout un système oppressif qui défavorise d’abord les femmes.
- « Féministe » est un mot mal connoté à cause de la réputation que le patriarcat a encouragé
au sujet de ce mouvement.
Changer de nom ne servira à rien car tant que nos actions dérangeront, nous seront mal vus. (...)

«Moi je suis pas féministe, je suis égalitariste/humaniste.»
Impossible d’être égalitariste ou humaniste sans être féministe.
Ces deux concepts réunissent toutes les idéologies égalitaires. Donc forcément, dedans il y a le féminisme.
Beaucoup de féministes sont humanistes (...)

«Moi j’aime pas les mots en « -isme ».»
(...) tu n’aimes pas l’altruisme ? L’alpinisme ? Le cubisme ?
(...) à ceux qui veulent être perçus comme étant neutres (...)
il est impossible de n’avoir aucune opinion politique (...)
le fait de ne rien faire, de ne pas voter ou de ne pas manifester,
c’est montrer (même à son insu) par sa non-action
qu’on considère que tout va pour le mieux et qu’il n’y a rien à changer. (...)

«Il y a aussi des hommes battus et des hommes violés et vous ne faites rien pour eux»
Et bien il se trouve que si, en fait. (...)
(...) On ne dira jamais au sujet d’un hommes qu’il a mérité un viol 
parce qu’il se baladait torse nu (...)
Pas plus qu’on ne soupçonnera un homme d’avoir maltraité « mentalement » sa femme
pour expliqué qu’il ai été battu.

«Vous êtes vachement agressives quand même, ça ne sert pas votre cause»
(...) c’est partir du principe que tous les militants sont les mêmes. Ce qui n’est pas le cas.
(...) pourquoi ne pas essayer de voir au-delà de notre colère ? Ce qui est important, au fond,
c’est le message. (...)
Est-ce que sous prétexte que vous vous êtes sentis agressé par des féministes, 
vous allez continuer d’être sexiste -punissant ainsi injustement toutes les autres femmes- ?


«Les féministes sont paranoïaques»
(...) les féministes ont l’air paranoïaques parce qu’elles-ils dénoncent simplement des choses 
qui ont l’air normales tant on y est habitué. (...)
Plutôt que de taxer un-e féministe de paranoïaque quand elle-il dénonce quelque chose,
pourquoi ne pas lui demander exactement pourquoi est-ce qu’elle-il dénonce cette chose ?


«Les femmes ne sont pas obligées de se maquiller, s’épiler, etc., elles le font uniquement par plaisir.»
(...) pourquoi est-ce que la plupart des femmes n’osent même pas sortir de chez elles
sans se passer un coup de rasoir sous les bras ? (...)
La société a des codes. Quand on les respecte pas, on s’y intègre moins bien. 
Et c’est désagréable de se sentir moins bien intégré-e dans la société. (...)
Si des femmes ou des hommes se préfèrent glabres, pourquoi pas ?
Mais il ne faut pas que ça ne devienne la norme en faisant passer ceux qui ne s’y collent pas
pour des marginaux.

«Vous parlez au nom de toutes les femmes sans leur demander leur avis ! »
(...) Le droit à l’avortement n’a pas obligé toutes les femmes à avorter. (...)

«Le féminisme défend les droits de la femme… bourgeoise ! »
les féministes luttent pour les droits des femmes
ne veut pas dire qu’elles-ils ne luttent pas contre les inégalités sociales (notamment de classe) également.
Les systèmes oppressifs fonctionnent souvent ensemble, alors pour lutter contre eux,
les causes se recoupent aussi. On appelle ça l’intersectionnalité. (...)

«Le féminisme s’attache à des luttes peu importantes, comme la suppression du terme « mademoiselle » »
(...) il ne faut pas confondre des luttes qui occupent de l’espace médiatique
à l’ensemble des luttes féministes réellement menées. (...)
on ne peut que s’étonner de la véhémence avec laquelles certain·e·s critiquent de telles luttes :
si la distinction entre « madame » et « mademoiselle » est un problème à ce point anecdotique,
pourquoi tant d’effort et de violence à pointer du doigt celles et ceux qui mènent cette lutte ?
»


Si, si, allez lire l'original : http://biaise.net/blog/la-f-a-q-du-feminisme/



jeudi 25 octobre 2012

en cours, +++

Je prépare un billet sur le viol depuis plusieurs semaines, je prends mon temps pour qu'il me plaise et je cherche quelle forme lui donner pour qu'il soit informatif, revendicatif mais aussi suffisamment attractif...
Je connais beaucoup de filles et femmes qui se sont fait violer, beaucoup qui ont étés attouchées, j'ai assistée à plusieurs agressions de caractère sexuel, j'ai été suivie dans la rue, j'ai eu peur, je me suis fait frapper par un fou parce que je lui ai souri quand nos regards se sont croisés, je me suis pris moult mains aux fesses, sans parler des propositions franchement humiliantes qui se transforment en insultes sitôt celles-ci refusées, je me suis fait traiter de salope, de pute et autres plus d'une fois comme toutes les femmes que vous connaissez !
J'en ai marre d'entendre des gens minimiser la gravité du viol, faire du slut-shaming, voire dire ou même imaginer qu'une victime de viol l'a provoqué... Comment peut-on retourner la situation a ce point ?
J'ai beaucoup à dire et ce sujet me tient très particulièrement à cœur mais, je ne sais pas écrire, j'ai donc besoin de bien travailler mon propos avant de me lancer dans la fosse aux lions et comme j'ai plein d'autre projets sur le feu, ça traiiiiine.

Pendant ce temps plusieurs procès on eu lieu concernant les maltraitances faites à des femmes, les verdicts ont été, de mon point de vue, terrifiants. Ils nourrissent l'idée que porter plainte ne sert à rien, qu'un viol n'est pas considéré comme une véritable infraction, que la Femme, en France, en 2012, est souvent encore perçue comme une hystérique affabulatrice, quand elle est considérée...

Je m’intéresse de plus en plus à la cause féministe. Ce mot m'a longtemps gêné, je l'ai beaucoup assimilé à ces gonzesses énervées qui veulent accabler les hommes de tous les maux, détruire l’oppresseur. Je ne suis pas de celles-là. Pour moi, le féminisme est un sujet de société, qui concerne les femmes comme les hommes.
Quel homme à envie de voir sa fille violée ? Quel homme aime voir sa petite amie avoir peur dans la rue ? Quel homme apprécie de savoir que sa femme se sent moche, humiliée, fragilisée, par l'image de la Femme véhiculée partout... ?
l'Homme n'est pas l’oppresseur. D'après moi, il subit son rôle (certes plus confortable je pense) comme nous tous.
Je pense que le féminisme est l'affaire de tous, comme le racisme, l'homophobie, l'écologie et tous les autres grands sujets qui concernent le respect et qu'il est légitime de vouloir être traités d’égal à égal. Nous sommes différents, mais égaux en droit. Cette différence de genre donne l'impression à beaucoup d'hommes que leur comportement est légitime mais ce n'est pas le cas. Pour changer ça, il faut rallier les hommes à cette cause, il faut qu'ils comprennent leur intérêt, il faut que nos amis, amants, pères, frères, maris, petits amis, potes, tous les hommes qui nous entourent, qui nous aiment, constatent que le rôle qui leur est proposé, voir imposé, est mauvais pour nous tous, que se retrouver illustrés en gros porcs buveurs de bière, fainéants  violents ou débiles n'est pas reluisant et qu'eux aussi finalement, répondent à plusieurs de ces clichés, qu'il n'est pas besoin d’être un beauf pour subir son propre comportement de mec, que même quelqu'un de cultivé, ou riche, ou n'aimant pas le foot, ou ayant des amies fille peut déraper dans une attitude sexiste négative.
Mais aussi que les femmes ouvrent les yeux sur ce qu'elles perdent en oubliant et en niant complètement leur droit à l'égalité.
Il n'est pas besoin de se trancher un sein, de cracher sur son mec ou d'être complètement indépendante pour ouvrir sa gueule, pour avoir le droit de désirer et d'affirmer qu'on veut mieux ?
Qu'à travail égal, le salaire soit égal, qu'on ne puisse plus violer impunément, que les femmes ne soient plus proposées que comme des objets de désir à longueur de temps à la télévision et partout ailleurs. Qu'on ne soit plus poussées à se sentir mal de ne pas être ces femmes "parfaites" et irréelles.

Les hommes sont aussi de plus en plus concernés par des diktats esthétiques aberrants, pourquoi au lieu de nous libérer un peu, on souhaite imposer les même conneries aux hommes, pourquoi quand on parle de ce sujet, on nous fait croire qu'il faut choisir un extrême ou un autre ? J'ai le droit d'aimer me maquiller et avoir du poil aux pattes !

Bref, beaucoup de questions, de colère et de fatigue font que c'est compliqué pour moi de bien écrire sur le sujet du viol, et malheureusement du féminisme.

lundi 3 septembre 2012

Alain Soral

je ne sais même pas quoi dire, je vais illustrer par un tract
qui m'a été distribué à Rennes :
(cliquez pour agrandir !)

je découvre alors cette homme charmant qui propage la bonne parole :

« Contrairement  à  l’homme  dont  le  corps  plus  musculeux  l’oriente
naturellement vers l’action (la chasse et le travail manuel primitif), le corps de
la femme, constitué (en moyenne) de deux fois moins de muscle pour trois fois
plus de graisse (seins, fesses et ventre), est d’abord conçu pour attirer le mâle
dans le but de le pousser à la procréation... »
Alain Soral, La sociologie du dragueur, Editions Blanche 2000, p.155

« En dehors de la pure pathologie et de la pure violence (avec un
couteau, à six sur un parking), le danger et l’ambiguïté du viol tiennent d’abord
à la spécificité du désir féminin. Désir qui a tendance à avancer masqué et à se
mentir à lui-même »
Alain Soral, La sociologie du dragueur, Editions Blanche 2000



Heureusement certains arrivent à rire et à faire rire de ce type :

mercredi 25 juillet 2012

sur le viol


“ Le viol concerne tous les milieux, toutes les cultures. 

“ 75 000 femmes sont violées chaque année en France.“  plus de 200 par jour !

1 femme sur 10 a subi un viol ou une agression sexuelle ou le subira pendant sa vie. 

“ l’auteur du viol est connu de la victime dans 8 cas sur 10. 
Dans 50% des cas, il s’agit d’un membre de la famille ou de l’entourage proche. 
Dans 34% des cas, le viol est commis au sein du couple. 
63% des victimes de viols sont des mineur-e-s. 

“ Il est le signe d’une société profondément sexiste. 

“ 99% des agresseurs sont des hommes “

“ moins de 2% des violeurs sont condamnés 

“ Il s’agit (...) d’une tolérance sociale



lundi 4 juin 2012

j'ai testé le porno pas dégoutant

J'ai pris le temps de regarder un films tout à fait surprenant : 
un porno qui donne pas envie de rire ou de frapper son mec.
C'est clairement du cul mais c'est fait avec tendresse, 
sans être plan-plan ou nian-nian, les acteurs ont vraiment l'air d'aimer ça.
La nana n'a pas l'air d'avoir mal, 
lui ne la force pas à lui tailler une pipe,
avant de l'enfiler par le cul violemment en lui crachant sur la rondelle
sans avoir même pris le temps de regarder son visage une seconde.
Non, le mec, il s'applique à faire jouir sa partenaire,
il l'embrasse, il la caresse, il lui fait l'amour quoi... 
j'étais sur le cul !!!
 En plus le protagoniste mâle est loin d'être dégueulasse
et ce n'est pas négligeable.
Si, si, c'est vrai ! Il n'a pas cinquante ans, l'air d'un sale vicieux craspouille.
La fille aussi est sympa d'ailleurs, bien propre sur elle (une fille bien c'est certain ^^), 
et petit plus, elle a des vrais seins qui bougent !
On ne dirait pas une pauv' meuf qui doit de laisser baiser
par son proprio dégoutant parce qu'elle ne peut pas payer son loyer.
(oui, c'est l'impression que j'ai eu à chaque fois que j'ai vu des pornos jusque là)
Bref, ce film a quelque chose de presque mignon, 
tout en étant bien un film porno,
pas érotique hein,
PORNO !
Par contre, le fait que ce soit une sorte de "sexe du quotidien"
m'a du coup un peu donné une impression de voyeurisme.
Finalement c'est pas ma came non plus...
Je crois que tout bêtement que coté crue du film porno 
ne laisse pas assez de possibilité à mon imagination.
Ce genre de film a cependant à mon avais un gros avantage en couple :
ton gars a envie de te faire l'amour
et pas juste de se palucher de suite comme un singe parce que toi tu n'es plus dispo,
bah oui, tu vomis.
Bon, apres, je sais que beaucoup d'entre vous aiment bien le gros boulard bien classique 
(filles comme mecs d'ailleurs), mais un peu de changement ne fera pas de mal.
Plus d'info ? 
L'acteur en question s'appel James Deen,
il a une certaine renommée, un blog un peu rigolo et des fans.
L'une d'entre elles compile d'ailleurs de quoi divertir copieusement
celles qui comme moi accrochent plus avec les photos :
y a aussi des gif !!!! :D

jeudi 31 mai 2012

D'autres en parlent mieux que moi : la violence psychologique à l'enfant




"Le rejet s'exprime par le fait de rabaisser l'enfant, de dévaloriser sa personne et ses actes, par le fait de lui faire honte ou de tourner en ridicule ses manifestations normales d'affection, de chagrin ou de peur.
(…)
Isoler l'enfant revient à l'empêcher de satisfaire ses besoins d'interaction et de communication avec autrui, pairs ou adultes, à l'intérieur ou à l'extérieur du foyer.

Exploiter/corrompre l'enfant consiste à l'encourager à développer des conduites inappropriées, auto-destructrices, anti-sociales, criminelles, déviantes ou inadaptées. (…) cela inclut aussi de l'inciter à adopter des comportements inappropriés à son bon développement, tels que l'inversion de rôles où c'est lui qui prend soin du parent , devant satisfaire ses besoins ou ses rêves non réalisés, ou encore l'infantilisation où il est, cette fois, empêché de grandir car cela déstabilise trop le parent. Cela consiste encore à encourager ou à contraindre l'enfant à abandonner son besoin d'autonomie par une implication excessive, l'intrusion ou la domination, par lesquelles ses opinions, ses sentiments et ses souhaits ne sont pas pris en compte, et sa vie complètement dirigée par le parent. Cela consiste enfin à interférer avec son développement cognitif, par hyperstimulation par exemple, ou au contraire à lui imposer des restrictions d'apprentissage.
(…)
L'étude française coordonnée par Coslin et Tison a mis en évidence que les professionnels intervenant dans le cadre de l'enfance en danger, c'est-à-dire des psychologues, des médecins, des travailleurs sociaux, des écoutants de centre d'appel, des enseignants de primaire et des gendarmes, reconnaissent mal ce qui est du ressort de la violence psychologique, et ne sont donc guère à même de la dépister. Il semble qu'il y ait donc encore beaucoup à faire en France aujourd'hui, pour une prise de conscience à la fois de l'importance du phénomène et de ses conséquences néfastes



La violence psychologique vécue au sein de la famille est à l'origine des nombreuses séquelles qui peuvent se manifester dès l'enfance et l'adolescence ou n'apparaître qu'à l'âge adulte. Elle induit des troubles relationnels et comportementaux, une faible estime de soi, des affects dépressifs, des comportements d'addiction, de l'agressivité, des difficultés de concentration et d'apprentissage, etc. Dès les années cinquante (1950), John Bowlby a attiré l'attention sur l'impact insoupçonné du défaut d'attention aux besoins d'attachement de l'enfant,(…). Il a ensuite insisté, au long de sa carrière de psychiatre et de psychanalyste, sur l'importance de la prise de conscience de la réalité de la violence familiale, dans l'enfance et l'adolescence, pour la compréhension des troubles affectifs liés au développement de la personnalité (…)
Sur le plan physique, des liens ont été établis entre violence psychologique et problèmes respiratoires (asthme, allergies) et les affections se rapportant à une mobilisation chronique des mécanismes de réaction au stress (problèmes cardio-vasculaires, hypertension, cancer).
merci wikipedia



"le traumatisme réduit la motivation à répondre"

"L'impuissance apprise est un terme désignant une condition dans laquelle un individu ou un animal a fait l'expérience d'un comportement rapproché du désespoir, du renoncement et de la dépression.
(…)
Peu importe leurs origines, les individus faisant l'expérience d'événements dits incontrôlables souffrent de problèmes émotionnels, d'un comportement agressif, de troubles physiologiques et ont du mal à résoudre leurs problèmes. Ces expériences d'impuissance peuvent s'associer à une cognition faible, passive ou incontrôlables chez les individus, menaçant ainsi leur santé mentale et physique.
(…)
L'impuissance acquise peut contribuer à une faible santé suite à l'image que se donne les individus sur eux-mêmes. Cette dégradation de la santé peut inclure une négligence nutritionnelle, du sport et des traitements médicaux car les individus croient à tort qu'ils n'ont aucune possibilité de changer. Plus les individus perçoivent des événements incontrôlables et imprévisible, plus le stress est intense, et moins l'espérance de changer quelque chose à leur vie peut être perçue.
(…) Ces individus possèdent également un système immunitaire affaibli, engendrant des vulnérabilités mineures (ex., fièvre) et des maladies majeures (ex., crises cardiaques, cancers), mais ils ont également du mal à recouvrer de leurs problèmes de santé.
(…)
L'impuissance acquise peut également causer des problèmes de motivation."